Quand les Weppes sentaient le tabac

Léon Bocquet, poète, romancier et journaliste, n’a jamais cessé de chanter sa région natale, les Weppes. En 1909, il publie dans Le Grand Écho du Nord une série d’articles consacrés à une culture bien particulière : celle du tabac. À l’époque, la production de tabac était fortement encadrée par l’État, mais largement pratiquée dans nos…


Léon Bocquet, poète, romancier et journaliste, n’a jamais cessé de chanter sa région natale, les Weppes. En 1909, il publie dans Le Grand Écho du Nord une série d’articles consacrés à une culture bien particulière : celle du tabac.

À l’époque, la production de tabac était fortement encadrée par l’État, mais largement pratiquée dans nos campagnes. Dans les Weppes, la culture était florissante : on comptait alors 16 planteurs à Fournes, 43 à Herlies et 5 à Wicres. De véritables petites communautés de cultivateurs vivaient au rythme de cette plante exigeante.

Les étapes d’un travail minutieux

Bocquet décrit avec précision le cycle de la culture du tabac :

  • les semis et plantations, délicats et attentifs,
  • l’inventaire, où chaque pied était recensé sous l’œil vigilant de l’administration,
  • la coupe et l’enfilage, moments intenses où les feuilles étaient cueillies et préparées,
  • la dessiccation, longue étape de séchage,
  • et enfin la livraison, conclusion d’une année de labeur.

Un vocabulaire bien particulier

Cette culture s’accompagnait d’un langage riche et pittoresque. Bocquet nous transmet des termes aujourd’hui oubliés : les bachons, les rôles, les panderlées, les filasses, les manoques, les enfileurs… Autant de mots qui évoquent un monde rural disparu, où chaque outil et chaque geste avait son nom.

Des journées harassantes

Le travail dans les champs de tabac était rude. Les journées étaient longues, le mal de dos fréquent, et ce n’était pas rare que toute une famille participe aux travaux, des plus jeunes aux plus âgés. La culture du tabac, bien plus qu’un revenu, représentait un véritable mode de vie.

Bocquet, plume et fumée

Fin observateur, Léon Bocquet savait de quoi il parlait. Lui-même ne dédaignait pas de fumer la pipe… et appréciait aussi le cigare. Ses écrits témoignent autant de son amour pour sa région que de sa fascination pour ces gestes simples et quotidiens qui rythmaient la vie rurale.

La culture du tabac dans le Nord – semis et plantations du 15-09-1909

La culture du tabac dans le Nord – Inventaire, coupe et enfilage du 16-09-1909

La culture du tabac dans le Nord – La dessiccation du 02-10-1909

La culture du tabac dans le Nord – La livraison du 06-10-1909