Les coeurs les plus farouches

Ce roman de Curwood, traduit par Léon Bocquet, est paru sous la forme d’un feuilleton dans les quotidiens « L’intransigeant » en 1920″, La Petite Gironde » en 1921, et dans « la Nation Belge » en 1924. LES COEURS LES PLUS FAROUCHES, par James Oliver Curwood, traduit de l’anglais par Léon Bocquet. Au grand diable, non pas bouilli mais…


Ce roman de Curwood, traduit par Léon Bocquet, est paru sous la forme d’un feuilleton dans les quotidiens « L’intransigeant » en 1920″, La Petite Gironde » en 1921, et dans « la Nation Belge » en 1924.

LES COEURS LES PLUS FAROUCHES, par James Oliver Curwood, traduit de l’anglais par Léon Bocquet.

Au grand diable, non pas bouilli mais gelé, à l’extrême bout de la terre. dans les steppes neigeuses et fabuleuses de la baie d’Hudson, le sergent Mac Veigh et le soldat Pelletrer représentent l’Angleterre. Leur mission est stoïque entre toutes. Ceux qui occupèrent avant eux ce poste ingrat l’ont quitte pour le cabanon. Ils sont devenus fous à attendre, des mois durant, le retour du sourire d’un soleil pâle et furtif. Comme distraction, la chasse à l’ours, au loup et aussi à l’homme. Sur la neige, ils suivent la piste d’un assassin mis hors la loi : leur compatriote Scottie Deane. Un jour, qui ne diffère guère d’une nuit par la clarté, Mac Veigh rencontre une jeune veuve emportant avec elle, sur un traîneau, le cercueil de son mari vers des terres assez maternelles pour laisser creuser une fosse. Elle est belle …. et puis, il y a si longtemps qu’il n’a vu une personne du sexe. Le voilà épris jusqu’à la folie. Mais il découvre que cette Isabelle est la femme de l’assassin, tapi, bien vivant, dans le cercueil. L’amour l’emporte sur le devoir. Désormais, au lieu de poursuivre Deane, il s’efforcera d’égarer la justice. Ce Deane, après tout, n’est pas aussi noir qu’on le croit. Comme il le confesse, avant de mourir de fièvre et d’épuisement, s’il a tué, c’est pour défendre et sa femme et son honneur. Voilà Isabelle veuve pour tout de bon. Les affaires de notre sergent semblent donc en bon train. Patatras ! Isabelle, à moitié folle, s’imagine qu’il a tué son mari. Elle le chasse avec grandes vociférations. Et puis, Mac Veigh reprend sa vie de trappeur. Passant un jour dans la ville natale de la belle et haineuse veuve, il la retrouve et souriante et apaisée. Elle a toute sa cervelle, et aussi son cœur. Plus équitable, elle rend justice au sergent anglais. Et, en salaire de tant de peines, en indemnité de tant d’injures, elle lui accorde sa petite main. Ce roman est extrêmement anglais. Ce n’est point un reproche. Les dieux fassent que les lecteurs d’outre-Manche reconnaissent, et même reprochent, un excès de personnalité nationale à nos romans traduits. J’ai bien peur, hélas ! qu’ils n’y retrouvent trop souvent un décalque, une imitation servile de leurs plus célèbres auteurs ! Les péripéties dramatiques angoisseront les gens du premier âge. Ceux du second seront séduits par la réalité des descriptions, la précision des détails. Après tant de littérature polaire, les Cœurs les plus farouches n’épuisent pas cette glaciale spécialité.

1921-02-07 paru dans l’Excelsior du 7 février 1921 – retronews.fr