La commémoration des morts

La Commémoration des Morts est le deuxième tome des « Destinées mauvaises ». En donnant ce dernier titre à ses pieuses études sur quelques écrivains et quelques poètes morts à la guerre avant d’avoir pu terminer et leur vie et leur œuvre, M. Léon Bocquet contredit l’axiome qui nous affirmait que ceux qui meurent jeunes…




La Commémoration des Morts est le deuxième tome des « Destinées mauvaises ». En donnant ce dernier titre à ses pieuses études sur quelques écrivains et quelques poètes morts à la guerre avant d’avoir pu terminer et leur vie et leur œuvre, M. Léon Bocquet contredit l’axiome qui nous affirmait que ceux qui meurent jeunes sont aimés des dieux. Léon Bocquet a raison de trouver les dieux cruels, et les analyses qu’il nous donne des œuvres inachevées de jeunes écrivains comme Louis Pergaud, Paul Drouot, Emile Despax, nous font plus profondément encore regretter les œuvres de leur maturité. Mais ce livre prolongera dans le temps le souvenir de ces disparus que nous avons aimés et justifie cette belle pensée d’Eugène Marsan, que Léon Bocquet a inscrite comme une épitaphe en tête de son livre : « Nous écrivons pour essayer de faire connaître davantage, et aimer, ceux qui n’ont plus de voix désormais que la voix de leurs amis ».

Jean de Gourmont – Mercure de France, 1 août 1926 – Retronews.fr


La Commémoration des morts, par Léon Bocquet (Edgar Malfère).

Dans une première série d’études consacrées à des écrivains disparus dont le destin fut douloureux, M. Léon Bocquet s’était efforcé, disait-il, de faire luire sur ces infortunés quelques rayons du pâle soleil des morts.

« Voici, nous dit-il aujourd’hui, une nouvelle série de destinées mauvaises. Et les plus pitoyables qui soient, puisque de ces jeunes morts, aucun n’avait coopéré, par inconscience, tare originelle ou manque d’énergie morale, à la malice du sort à son endroit. »

Mais la guerre a passé, et nous avons vu disparaître Louis Pergaud, André Lafon, Paul Drouot, Emile Despax, Lionel des Rieux, Charles Dumas, Charles Perrot, Charles Peguy et combien d’autres ! Sur eux tous plane désormais comme une prière cette pensée d’un vivant qui doit réjouir leurs ombres.

Le Siècle du 20 août 1925 – Retronews.fr


[…] Puisque nous en sommes aux poètes de la guerre, on me permettra de signaler deux remarquables ouvrages qui viennent de leur être consacrés. — La Commémoration des Morts, par Léon Bocquet (Edgar Malfère, éditeur), a pour sous-titres : Louis Pergaud, André Lafon, Paul Drouot, Emile Desfax, Lionel des Rieux, Charles Dumas, Charles Perrot, quelques autres. Autant de stèles élevées à la mémoire d’autant de poètes tués par le fer allemand. C’est la vie et l’œuvre de ces fiers jeunes hommes, résumées par un très sensible, très élégant et très probe écrivain, fin poète lui-même, érudit, patriote ému et pensif.

Eugène Langevin, La Revue française et littéraire du 30 août 1925 – Retronews.fr