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Le poète et son biographe

Si Albert Samain et Léon Bocquet avaient eu l’occasion d’échanger ces mots, peut-être l’auraient-ils fait ainsi… Mais ce dialogue, bien que plausible, demeure une création fictive, fruit d’une imagination souhaitant faire revivre ces figures littéraires. » Un café littéraire hors du temps Dans un salon feutré aux lumières tamisées, une table est occupée par deux silhouettes…


Si Albert Samain et Léon Bocquet avaient eu l’occasion d’échanger ces mots, peut-être l’auraient-ils fait ainsi… Mais ce dialogue, bien que plausible, demeure une création fictive, fruit d’une imagination souhaitant faire revivre ces figures littéraires. »

Un café littéraire hors du temps

Dans un salon feutré aux lumières tamisées, une table est occupée par deux silhouettes fantomatiques : Albert Samain, poète symboliste au regard rêveur, et Léon Bocquet, écrivain et critique littéraire au sourire malicieux. Les volutes de fumée d’une bougie vacillante ajoutent à l’atmosphère irréelle de cette rencontre improbable.

Albert Samain : Mon cher Léon, permettez-moi de vous exprimer ma gratitude. Vous avez pris la peine d’écrire ma biographie, donnant ainsi à mon humble existence une résonance que je n’osais espérer. Grâce à vous, je revis à travers les pages !

Léon Bocquet (souriant) : Ah, cher Albert, ne me remerciez pas trop vite ! Si votre plume n’avait pas ensorcelé mon esprit, je n’aurais jamais osé me risquer à cette aventure. C’est plutôt moi qui devrais vous remercier : vous m’avez offert l’opportunité de me faire un nom dans le monde des lettres. Sans vous, qui sait ? Je serais peut-être en train d’écrire des guides touristiques sur les estaminets lillois !

Albert Samain (riant doucement) : Ce ne serait pas une si mauvaise idée, à condition d’y ajouter une touche de poésie ! « Brume et absinthe sur les pavés du Nord »… Qu’en pensez-vous ?

Léon Bocquet : Voilà qui serait digne d’un poète symboliste ! Mais avouez que l’idée d’être disséqué par un biographe ne vous enchante pas totalement.

Albert Samain (prenant un air faussement grave) : Hélas ! Me voilà mis à nu, analysé, expliqué… Alors que je m’efforçais de laisser planer un mystère !

Léon Bocquet (espiègle) : Ne vous en faites pas, cher ami. J’ai pris soin de laisser quelques ombres, quelques secrets… Après tout, un peu de mystère ne fait qu’ajouter au charme d’un poète.

Albert Samain (soulagé) : Vous êtes un habile orfèvre des mots, mon cher Bocquet. Grâce à vous, je ne suis pas qu’une ombre du passé. Vous m’avez rendu immortel… ou du moins, un peu moins mortel !

Léon Bocquet (levant un verre imaginaire) : À votre éternité, Albert ! Et à la littérature qui nous unit, au-delà du temps et des pages jaunies !

Les deux silhouettes rient doucement, tandis que la bougie vacille une dernière fois avant de plonger la scène dans l’obscurité.


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