À l’occasion de l’inauguration prochaine d’un monument en l’honneur de Louis-Léopold Boilly à La Bassée, sa ville natale, Bocquet souligne combien le peintre reste méconnu localement, malgré sa renommée nationale comme portraitiste, lithographe et auteur de scènes de genre célèbres (Les Grimaces, L’Arrivée de la diligence, etc.). La ville n’ayant conservé que très peu de ses œuvres, ses habitants se rappellent davantage son appartenance à une famille d’artisans renommés qu’à son génie artistique.
Un tableau conservé dans l’église paroissiale, longtemps ignoré et attribué tantôt à son père, tantôt confondu avec une toile disparue, est en réalité signé par Boilly à 15 ans (1776). L’œuvre représente une procession funéraire de la Confrérie de Saint-Roch (les Charitables), sur la place de La Bassée, avec portraits individualisés des confrères, identifiés par des lettres reportées dans une liste jointe.
Bocquet rapporte aussi une anecdote savoureuse : chaque confrère devait payer une contribution pour être représenté. L’un d’eux refusa après avoir posé ; Boilly, piqué au vif, le représenta le visage détourné, ce qui en fit un objet de moquerie durable dans la ville.
Ainsi, même si cette toile de jeunesse est jugée de valeur artistique modeste, elle éclaire les débuts de Boilly et conserve une valeur documentaire et humoristique révélatrice de son esprit.