Les Trois Léon à Marquillies
Ce dialogue est une œuvre de fiction. Bien que basé sur des faits et des personnages réels, il relève de l’imagination de l’auteur. Toute ressemblance avec des propos réellement tenus ne serait que pure coïncidence.

15 mars 1953, salle des fêtes de Marquillies. L’ambiance est chaleureuse, les habitants se sont rassemblés pour honorer Léon Bocquet. Le maire, Léon Dhennin, un large sourire aux lèvres, s’approche du poète. Tous deux se serrent la main avec entrain.
Léon Dhennin : Ah, mon cher Léon, quel plaisir de vous recevoir ici, en votre terre natale ! Vous voilà enfin revenu, en chair et en os, et non plus seulement à travers vos livres !
Léon Bocquet (souriant) : Que voulez-vous, monsieur le Maire, il faut bien que l’écrivain cède parfois sa place au simple homme du terroir. Les mots voyagent, mais le cœur, lui, revient toujours à la source !
Léon Dhennin (amusé) : Et quelle source ! Marquillies est fière de vous, sachez-le. D’ailleurs, j’ai eu une idée… figurez-vous que je me disais : pourquoi ne pas rebaptiser la place de la mairie en “Place Léon Bocquet” ?
Léon Bocquet (surpris, riant) : Voyez-vous ça ! Eh bien, c’est un honneur… mais tout de même, n’avez-vous pas peur que l’on finisse par se perdre ? Avec un maire qui s’appelle Léon, une place Léon Bocquet, et qui sait… peut-être bientôt une rue Léon Bocquet !
Léon Dhennin (tapotant son menton, faussement pensif) : Ah ! Mais quelle excellente idée ! La rue principale, imaginez : “Rue Léon Bocquet”… Vous seriez partout à Marquillies !
Léon Bocquet (taquin) : Ne poussez pas trop loin, cher homonyme, sinon on finira par penser que c’est moi, et non vous, qui gouverne ce village !
Léon Dhennin (riant) : Un Léon de plus ou de moins, tant que c’est un bon Léon, il n’y a pas de mal !
Léon Bocquet (souriant) : Et puisque nous parlons des Léon, j’ai justement apporté un cadeau qui devrait vous plaire…
Il tend au maire un tableau soigneusement emballé. Léon Dhennin déballe avec curiosité… et découvre un portrait de Léon Bocquet, peint par nul autre que Léon Cassel.
Léon Dhennin (éclatant de rire) : Par tous les saints, encore un Léon ! On va finir par rebaptiser Marquillies en “Léonville” !
Léon Bocquet (amusé) : Voilà un village qui a du goût ! Trois Léon réunis en une seule œuvre d’art… et encore, si nous cherchions bien, nous en trouverions sûrement d’autres !
Léon Dhennin (admirant la toile) : Ce portrait aura une place de choix dans la mairie, juste au-dessus de mon bureau. Ainsi, chaque jour, un Léon en regardera un autre…
Léon Bocquet (riant) : Attention tout de même à ce que votre signature ne devienne pas “Léon Bocquet” par mégarde… ce serait dommage de perdre un maire et de gagner un écrivain involontaire !
Léon Dhennin (levant son verre) : Allez, trinquons, cher ami ! À Marquillies, aux Léon, et à l’amitié qui nous réunit aujourd’hui !
Morale : Les noms et les honneurs s’effacent avec le temps, mais l’humour et l’amitié, eux, laissent une empreinte éternelle.



Léon Dhennin, Maire de Marquillies
Portrait de Léon Bocquet, par Léon Cassel
Léon Bocquet, natif de Marquillies
Voir l’article sur la réception de Léon Bocquet en 1953 à Marquillies