Anthologie des poètes

Fondateur de la revue Le Beffroi, Léon Bocquet a publié une critique constructive de l’Anthologie des poètes français de J. Van Dooren. Il souligne notamment la valeur pédagogique de cet ouvrage, conçu aussi bien pour un public de lettrés que pour des élèves, et salue son prix modique, qui en fait un outil accessible à…


Fondateur de la revue Le Beffroi, Léon Bocquet a publié une critique constructive de l’Anthologie des poètes français de J. Van Dooren. Il souligne notamment la valeur pédagogique de cet ouvrage, conçu aussi bien pour un public de lettrés que pour des élèves, et salue son prix modique, qui en fait un outil accessible à tous.


Le même Van Dooren qui dit à propos des poèmes de guerre :

« Les poèmes véhéments, chargée de haine et de blasphèmes, clamant les meurtrissures de la patrie, exprimant la plus violente indignation, suggérant le tumulte formidable des batailles, ont été écrits par des poètes restés à l’arrière« .

Jean-Joseph Van Dooren a abordé le sujet des poètes restés à l’arrière dans son ouvrage intitulé « Anthologie illustrée des poètes et prosateurs français de France et de Belgique, du XVIIe siècle à nos jours, à l’usage des écoles moyennes ». Dans cette anthologie, il met en lumière les œuvres de divers auteurs, y compris ceux qui, n’ayant pas participé directement aux combats, ont exprimé à travers leurs écrits les sentiments et les réalités de la guerre depuis l’arrière. Cette perspective offre un éclairage précieux sur la manière dont la guerre a été perçue et ressentie par ceux qui ne se trouvaient pas en première ligne, mais qui ont néanmoins été profondément affectés par ses conséquences.

Léon Bocquet a vraisemblablement ressenti un certain malaise d’être resté à l’arrière durant la Première Guerre mondiale, réformé en raison d’une déficience visuelle. Cette situation l’a sans doute confronté à un sentiment de décalage, voire de culpabilité, face à ceux qui vivaient l’horreur des combats. Son œuvre témoigne de cette distance : il ne s’est jamais aventuré à décrire le quotidien des soldats au front, préférant centrer son regard sur les ruines, les survivants et les cicatrices laissées par le conflit sur les paysages et les âmes. À travers ses écrits, c’est une mémoire de l’après-guerre qu’il compose, consciente de l’indicible souffrance des combattants, mais marquée par son propre rôle en retrait.